Regarde attentivement la peinture qui précède. Cette estampe japonaise de Hokusai montre deux embarcations et des rameurs qui affrontent une vague immense en ayant retiré les rames. On pourrait penser qu’ils vont être engloutis. Observe attentivement. Au contraire, ils sont en train de la traverser. Les rameurs travaillent ensemble, d’un même corps penché, centrés sur le défi de passer la grande vague. Jusqu’à la prochaine, peut-être plus grosse encore. J’ai choisi cette image pour illustrer notre vie à tous et toutes. En effet, l’enseignement des modules précédents peut laisser croire que la méditation, l’autohypnose, sont magiques et vont nous empêcher de vivre des moments difficiles ou des épreuves personnelles. Non. Ils nous arrivent tous et toutes des moments pénibles, des tempêtes dont les vagues nous brassent et nous déstabilisent de manière dramatique. Il ne s’agit donc pas de croire que tout se passe dans notre tête et que si l’on est assez fort ou assez outillé ou assez courageux, tout va bien se passer. Ce serait faux et malhonnête de l’affirmer. La vie apporte ses zones de turbulence, ses périodes de grande adaptation et elle est souvent faite d’incertitudes. Incertitudes normales. Et puis, nous pouvons être faits forts, comme on dit, mais nous avons chacun et chacune des limites, des  zones de vulnérabilité devant l’imprévu et en dehors de notre contrôle. Les expériences sont souvent des leçons, des apprentissages et nous permettent de développer nos capacités d’adaptation.

 

Si tu as retenu le message du module 2 sur la pleine conscience, il s’agit d’apprendre à accepter : nos émotions, nos pensées (en sachant que ce ne sont que des pensées), nos sensations physiques (dont l’anxiété et le stress sont des manifestations). Pas se résigner ou abandonner mais retrouver un lieu en soi qui est un refuge devant toutes sortes d’événements qui inévitablement vont survenir.

Cette peinture montre la détermination, le courage mais aussi l’effort d’équipe permettant de faire face à la vague. Comme les événements sont inévitables, comment faire en sorte de les traverser en utilisant nos forces, celles des autres, parfois en réussissant à les transformer en défis? Cette section porte sur la force psychologique (une notion qui peut sembler mystérieuses) la maîtrise de certaines pensées qui, sans qu’on s’en rende compte, viennent nous stresser et nous couper de nos ressources personnelles et la pratique d’une méthode de résolution de problème.

Regarde cette photographie.  D’abord on est frappé par le regard de cet enfant. On dirait qu’il nous fixe droit dans les yeux. Et puis, on note l’expression du visage. Qu’en dirais-tu?

Est-il déterminé, faché, triste, en attente, à l’aguet…? Et la peau du visage. On dirait qu’il y a du sable autour de la bouche, sur les sourcils. Les lèvres semblent sèches. Et les yeux. Sont-ils remplis de larmes, noyés de larmes? Ou n’est-ce qu’une illusion photographique? Dirais-tu que cet enfant est faible, fort, découragé, courageux?

Dans ce module, nous allons traiter de force psychologique qu’on appelle aussi la résilience.

Ce qu’elle est, les caractéristiques des gens forts psychologiquement, comment la développer.

  

 La force psychologique

La force psychologique. Est-ce que ça te dit quelque chose? On entend souvent cette expression pour décrire des gens qui ont « un bon moral », une capacité à traverser les épreuves avec endurance et optimisme ou encore des gens qui font face aux échecs et aux difficultés en restant confiants et résilients. La résilience psychologique est étudiée depuis quelques années pour vérifier son impact sur la résistance au stress et sur la maîtrise des émotins comme l’anxiété ou le découragement. La résilience psychologique « fait référence à la capcité d’un individu aux prises avec des stress majeurs de mettre en jeu des mécanismes lui permettant non seulement de « tenir le coup » mais de rebondir tout en tirant profit de la situation. » (Huffman Karen, Psychologie en direct, 2012)

Voici trois attitudes optimistes manifestées par les gens plus résistants au stress (selon Kobasa, 1979) :

  1. L’engagement : les personnes ayant une force psychologique s’engage à fond dans les objectifs qu’ils se sont donnés et dans l’action. Ellles s’engagent dans des activités  qui sont significatives pour elles et dans une démarche de résolution de problèmes (Voir plus loin) lorsque c’est nécessaire.
  2. Le contrôle : les personnes résilientes (ou fortes psychologiquement) ont une perception des éléments qu’elles peuvent contrôler (et leur priorité) et les distinguent de ceux qu’elles ne peuvent pas contrôler. Elles décident d’agir en maîtrisant leur vie plutôt que d’avoir l’impression d’être victime des circonstances. Cette caractéristique est aussi associée à la prise de responsabilité (réaliste) personnelle dans les situations qu’elles vivent.
  3. Le défi : la résilience psychologique permet de reprendre un contrôle dans une situation en percevant certaines sources de défi personnel par exemple en voyant le changement comme une occassion de développement, d’apprentissage, d’amélioration plutôt qu,une menace ou un obstacle stressant.

 

Nous avons appelé ce projet EUSTRESS parce qu’il est possible de vivre autrement, de transformer le stress en source de motivation et de défi.

 

On peut aussi considérer la force psychologique comme une forme de confiance en soi et d’optimisme.

 

Comment utiliser et augmenter au besoin cette force psychologique?

 

Voici quelques suggestions.

 

  1. APPRENDS À TE CONNAÎTRE.

Quelles ont tes forces (Voir l’exercice sur les forces)?

Sur quoi peux-tu t’appuyer pour traverser des situations complexes et stressantes?

Quelles sont tes valeurs personnelles? (Voir l’exercice sur les valeurs)Reviens à ce que tu trouves important.

Connaîs-tu tes pensées stressantes. (Voir le module sur les pensées). Apprends à les reconnaître et les rendre plus réalistes.

UN POINT IMPORTANT : FOCUS SUR TES FORCES PAS SEULEMENT SUR TES FAIBLESSES OU TES LIMITES.

 

2.       TE DONNER DU CONTRÔLE DANS UNE SITUATION.

 

Dans une situation stressante, évalue ce sur quoi tu as du contrôle (à l’intérieur de toi) et ce sur quoi, tu en as peu ou pas (à l’extérieur de toi). Par exemple, face à un examen, tu as du contrôle sur ta préparation, sur la consultation du professeur ou d’autres élèves, sur l’application d’outils pour relaxer et baisser ta tension. Tu as peu ou pas de contrôle sur le contenu de l’examen lui-même, sur le style d’examen, sur le style du professeur, sur les règles officilelles du plan de cours. Tu peux demander de l’aide, des explications, des suggestions. Les autres ne sont pas forcés de te donner; la-dessus, tu n’as pas ou peu de contrôle.

ATENTION : Une façon intéressante de te redonner du contrôle est d’appliquer la méthode de résolution de problème présentée plus loin (au Module 6).

 

3.       TE DONNER UN DÉFI (PEUT-ÊTRE DIFFICILE MAIS RÉALISTE).

 

Face à une situation stressante, les personnes qui ont développé une force psychologique se donnent un défi à réaliser à court, moyen ou long terme. Mais attention! Done-toi un défi réaliste, stimulant, motivant et qui débouche sur une action. Autrement dit, quand on vit un stress important, on peut réagir par un sentiment de menace (je vais échouer, je vais me planter, je ne vais pas réussir ma présentation); en général, il s’agit rarement de menace physique (même si cela peut arriver). Il s’agit plutôt souvent d’une menace à l’estime de soi. On peut aussi parfois réagir au stress par un sentiment de perte (j’ai eu un mauvais résultat, j’ai perdu un emploi, je vis une rupture amoureuse).

Dans une situation stressante, il y a évidemment une période de déséquilibre, de malaise, d’inconfort (d’alarme). Les personnes qui ont dévelopé une force psychologique vont tenter assez rapidement de se donner une cible d’action, un défi, même minime, pour passer à une action concrète. Le défi dépend beraucoup de priorités que la personne se fixe : retrouver le calme ou le repos, établir un plan de solutions, aller demander de l’aide, parler avec des personnes concernées, faire un plan de travail, aller chercher du feedback.

Le défi est considéré comme un modérateur de stress parce qu’il donne une perception de contrôle (de pouvoir) à la personne sur sa situation. De plus, le défi, s’il est réaliste, peut même contribuer à un bon stress (eustress) parce que la personne voit une solution, une action possible à poser et surtoutelle  ressent une motivation à agir.

 

IL N’Y A PAS DE PETITS OU DE GRANDS DÉFIS. LE DÉFI EST PERSONNEL. C’EST TON DÉFI.

Ne juge pas ton défi mais rends-le réaliste  et faisable.

 

 

4.       ENGAGE-TOI DANS UNE ACTION.

 

Ne reste pas passif trop longtemps.

 

Quand tu auras surmonté le choc ou l’impact de la situation stressante et quetu auras trouvé une solution ou un défi à réaliser, n’attends pas trop avant d’enclencher une action, si petite soit-elle. Les personnes qui démontrent une force psychologique, vont s’engager activement dans des démarches, des actions concrètes et ce, dans le sens de leur défi. Cela n’empêche pas de vivre des moments difficiles, de doute ou d’incertitude mais tu peux utiliser des outils tels la maîtrise des pensées stressantes ou la relaxation (par la méditation ou l’autohypnose) pour ne pas t’enfoncer dans une trop grande impuissance ou le découragement.

Tu peux faire de petits pas dans la direction de ton défi ou de ta solution. L’important ici est de continuer. Si tu ne sais pas trop quoi faire pour résoudre une situation, va consulter le module 6 sur la résolution de problème. Le défi parfois est d’aller chercher de l’aide, de cogner à des portes.

Donne-toi aussi du temps : pour te reposer, pour te calmer, pour réfléchir à ta situation et pour trouver une voie de passage stimulante pour toi.

 

Nous avons des témoignages nombreux de femmes, d’hommes, d’enfants qui, dans des contextes extèmes, ont gardé l’espoir, ont cherché des solutions, ont trouvé des défis stimulants pour survivre à des stress importants. Tu connais sans doute de ces personnes ou familles qui ont traversé des crises dans leur vie, qui les ont traversées et qui en ont tiré une expérience valable.

 

En terminant ce module, un avertissement. Parfois, on perd notre force par nos propres pensées qui minent notre estime de soi et notre confiance. Il est important de prendre conscience de telles pensées et d’agir dessus quand elles nuisent à recherche de solutions. Parfois aussi, dans notre réseau, des personnes agissent comme des détracteurs par leurs commentaires ou croyances. Ces personnes, par défaitisme ou pessimisme, peuvent nous faire douter de nos capacités ou de solutions possibles dans certaines situations. Par des messages dévalorisants (ou des exigences exagérées), elles peuvent aussi avoir un impact négatif sur notre estime et notre force d’adaptation.

Il vaut la peine alors de bien identifier l’impact de telles personnes sur nous et de trouver dans notre réseau les gens qui nous donnent de la force  et de l’espoir.

HISTOIRES DE FORCE PSYCHOLOGIQUE

Résilience : des histoire de vie ou comment se reconstruire malgré la guerre

   

EXERCICE SUR TON HISTOIRE DE FORCE PSYCHOLOGIQUE

 

Je te propose un exercice que tu pourras répéter à volonté. Pense à une de tes expériences de vie où tu as dû démontrer de la force psychologique. Non, cela ne se peut pas que tu en aies aucune. Un petit effort. Cette expérience peut se situer dans ton enfance, ta famille, à l’école, dans ton adolescence (pas toujours facile, cete période), dans tes relations avec les autres,

Récemment au travail ou au Cégep.

Décris ici quelques détails sur cette situation(où? quand? avec qui? difficultés rencontrées)

 

 

 

 

Décris btièvement comment tu te sentais dans cette situation, comment tu te voyais, ce que tu pensais de toi.

 

 

 

 

Décris quelques étapes qui ont mené à la résolution de cette solution. (Comment cela s’est-il terminé?)

 

 

 

 

Décris ce que tu as fait dans cette situation. Comment as-tu solutionné la situation?

Sur quoi avais-tu du contrôle (une responsabilité)? Sur quoi, tu avais peu ou pas de contrôle?

 

 

 

 

 

Quel a été ton principal défi dans cette situation?

 

 

 

 

Quelles actions concrètes as-tu posées dans cette situation?

 

 

 

 

De quoi es-tu le plus fier dans cette expérience? Qu’as-tu appris (la leçon) de cette expérience?

Modifié le: jeudi, 14 juin 2018, 14:17